Une main en NL a de nombreuses facettes, dont une seule est les cartes qu’on détient.
Un bon joueur considère tous les éléments d’une main avant de la jouer.
En voici les éléments basics :
1. Quel est le statut du tournoi ?
2. Combien de joueurs sont à ma table ?
3. Qui sont les joueurs à ma table ?
4. Où en est mon tas par rapport aux blinds et ante ?
5. Quelle est la hauteur des autres tas de la table ?
6. Où suis-je assis par rapport aux joueurs agressifs et passifs ?
7. Quelles mises ont été faites avant mon tour ?
8. Combien reste t’il de joueurs pouvant miser après moi ?
9. Quelles sont les cotes du pot ?
10. Quelle est ma position à la table après le flop ?
11. Quelles sont mes cartes ?
Ca peut sembler un paquet de choses à considérer avant de décider quoi jouer. Eh oui, il y en a beaucoup ! [et encore, ce sont les basics !]
C’est pourquoi bien jouer au Hold’em No Limit est difficile mais
rentable. Si on n’avait qu’une petite liste, le jeu serait bien plus
facile, plus de gens pourraient le faire correctement, et peu de
joueurs pourraient vraiment gagner de l’argent. Donc, si votre objectif
est devenir un top joueur de NL, soyez conscient que c’est très
difficile, et non pas une chose simple à accomplir. Ca signifie
simplement que votre travail dur sera bien récompensé.
Maintenant, voyons ces quelques éléments un par un, et voyons comment chacun affecte votre prise de décision [à noter que c’est dans l’ordre, et donc qu’une décision peut être prise avant d’arriver aux dernières, c’est-à-dire par exemple de voir les cartes] :
1 Quel est le statut du tournoi ?
Beaucoup de tournois payent 5 à 10% des joueurs inscrits, certains encore moins.
Tant
que la bulle est assez loin, le jeu se déroule normalement. Quand le
nombre de joueurs décroît et arrive près des places payées, le jeu
change énormément. Beaucoup de joueurs deviennent très conservateurs et
essayent de conserver leurs jetons. Les bons joueurs deviennent plus agressifs et voient cette période comme une meilleure chance de faire de l’argent facile en volant les pots.
2 Combien de joueurs sont à ma table ?
Une table pleine (9 ou 10) demande généralement un jeu plus serré.
Plus
il y a de gens pouvant agir après vous, plus grand est le danger à
aller dans le pot avec une main faible. A une petite table (6 ou
moins), la sélection des mains décroît et il y a plus d’opportunités à
voler des pots. A la fin d’un tournoi, quand la table descend à 4, 3 ou
2 joueurs, vous aurez besoin d’être présents dans beaucoup plus de pots
que d’habitude juste pour avoir une chance de rester vivant.
3 Qui sont les joueurs à ma table ?
Sont-ils agressifs, conservateurs, ou un mix des deux ? Sont-ils des joueurs répertoriés avec un style connu [les notes !!!!!!] , ou seulement des joueurs inconnus ? Le jeu le plus profitable à tout moment est habituellement de jouer à l’opposé du
style des autres joueurs de la table. Si la table est agressive, soyez
serré. Ne jouez les pots qu’avec des mains très solides que vous pouvez
jouer en confiance. Si la table est serrée, bougez-vous et essayez de
voler quelques pots. Vous y arriverez suffisamment souvent pour gagner
de l’argent.
Le caractère des joueurs à table va aussi déterminer si vous allez jouer lentement ou vite.
Une
table avec des joueurs conservateurs est confortable. Vous allez
pouvoir coller, voler des pots, et amasser des jetons doucement, mais
sûrement. C’est une bonne situation, et vous n’avez pas à prendre de
risques avec de fortes relances ou All-in.
Mais
si la table a plusieurs joueurs agressifs, votre stratégie doit
changer. Les agressifs sont plus difficiles à lire, et vous verrez que
vos relances seront souvent sur-relancées. Maintenant vous allez devoir
souvent gagner de l’argent sur une attaque brutale, sinon vous allez être jeté dehors, et c’est dur de gagner un tant soit peu d’argent avec un petit tas à une table agressive.
Attrapez une bonne main, et soyez prêt à aller au bout du monde avec.
4 Où en est mon tas par rapport aux blinds et ante ?
Vous
n’avez en réalité pas besoin de tenir compte de la hauteur absolue des
blinds et antes. Ce qui est important est leur taille par rapport à
votre tas de jetons. Si elles sont petites par rapport à votre tas,
alors vous pouvez survivre de nombreux tours sans jouer, alors vous
n’avez aucune pression pour rentrer dans les pots. Si,
cependant, votre tas est juste quelques fois plus gros que les blinds
et antes, alors vous allez devoir bouger rapidement, sinon les blinds
vont vous bouffer. En tournoi NL, les blinds et antes augmentent d’une
façon régulière. Sauf si vous pouvez accumuler des jetons solidement,
votre tas va diminuer en valeur relative, et votre jeu va devoir
devenir plus agressif pour compenser.
5 Quelle est la hauteur des autres tas de la table ?
Si vous avez un gros tas comparé aux autres, alors vous pouvez probablement les tyranniser.
Vous avez le pouvoir de les éliminer complètement du tournoi, alors ils
vous doivent le respect. Si votre tas est dans la moyenne de la table,
vous pouvez toujours tyranniser les petits, mais vous devrez faire
attention aux embrouilles avec les plus gros tas. Si vous avez un des
petits tas, votre capacité à voler les pots est très limitée. Vous
devez saisir une opportunité et essayer de doubler ou tripler.
6 Où suis-je assis par rapport aux joueurs agressifs et passifs ?
Comme
l’action se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre, votre
situation idéale est d’avoir les agressifs à votre droite(*),
et les serrés à gauche. Ainsi, vous agissez en sachent ce que les
chacals ont fait, et vos chances de voler le pot sont augmentées quand
vous avez des joueurs serrés qui doivent réagir à votre jeu. Avec des
agressifs derrière vous, la stratégie correcte est de jouer moins de
mains, mais de les jouer de façon plus décisive.
(*) L’exception est les joueurs très agressifs.
Pourquoi ? Vous pouvez checker votre forte main devant eux avec
l’intention de check-raiser à la fois ce joueur et ceux qui le suivront.
7 Quelles mises ont été faites avant mon tour ?
La seule main absolument forte pré-flop est la paire d’As. Toutes
les autres mains doivent être évaluées en fonction des mises qui ont
déjà été effectuées. Une paire de valets est une bonne main quand
plusieurs joueurs ont passé avant vous, mais si vous avez affaire à
mise-raise-reraise, c’est probablement la deuxième ou troisième dans la
bagarre.
8 Combien reste t’il de joueurs pouvant miser après moi ?
Si votre action termine potentiellement les enchères, vous êtes dans une position plus sûre que si des joueurs restent actifs [au sens où ils ont encore le droit de miser]
après vous, quoi que vous fassiez. Si par exemple, vous êtes dernier à
agire, et qu’en face il y a eu mise et suivi, alors vous pouvez clore
l’action en suivant. En revanche, si avant vous il y a eu mise et
relance, alors quoi que vous fassiez vous ne pouvez pas mettre fin aux
enchères. Soit un call soit un raise peut recevoir un reraise par le
premier joueur. Vous devez jouer plus précautionneusement quand vous ne
pouvez être sûr de l’action derrière vous. Plus il y a d’action possible, plus vous jouez prudemment.
9 Quelles sont les cotes du pot ?
Quand vous effectuez une mise, vous comparez toujours
les cotes offertes par le pot aux cotes de votre main. Toujours vous
voulez que le pot vous offre de meilleures cotes que les cotes de
compléter votre main si vous êtes à tirage (bien sûr il est souvent correct de jouer une main sans les cotes correctes si on croit en ses cotes implicites) Vous regardez aussi bien sûr
les cotes que vous offrez à votre adversaire s’il essaie de constituer
une main, en voyant si vous pouvez lui casser les cotes dont il a
besoin pour suivre.
10 Quelle est ma position à la table après le flop ?
Ce
n’est pas bon d’être le premier à agir, parce que vous avez à le faire
sans information nouvelle sur vos adversaires. C’est bon d’agir en
dernier, parce que vous avez pu voir ce que vos adversaires ont fait,
et donc acquis de l’information, avant d’avoir à prendre votre
décision. Votre position à la table, par rapport aux autres joueurs,
est une caractéristique extrêmement importante de chaque main, que tout bon joueur comprend instinctivement, et que les mauvais négligent.
La
position est si importante que des joueurs feront un move juste pour
assurer une position favorable aux prochains tours d’enchère. Préflop,
vous pouvez relancer plutôt que suivre, juste pour chasser de la main
des joueurs assis derrière vous. Des mains marginales peuvent être
jouées si vous savez que vous aurez la position sur les autres, mais
doivent être jetées si vous n’en êtes pas sûr.
Voici
un exemple de combien la position peut être importante. Si un joueur de
classe mondiale jouait en Heads-Up contre un joueur médiocre, mais que
ce médiocre pourrait agir en dernier sur chaque main, alors le champion aurait le dessous.
11 Quelles sont mes cartes ?
Ah oui, vous avez des cartes, et elles ont une importance. Mais c’est vrai aussi de tous ces autres aspects d’une main, et dans énormément de mains elles importent plus que vos cartes. Vous vous trouverez régulièrement dans des situations où vous jouerez indépendamment des cartes dans votre main.
Jouer un bon poker est une affaire de balance. Vous examinez la situation, pesez tous les facteurs, et trouvez le move qui joue juste la bonne note.
Comme
dans beaucoup de disciplines de compétition, vous pouvez jouer très
bien pendant un moment, croire que vous avez maîtrisé le jeu, et vous
trouver subtilement désynchronisé, voir vos résultats se détériorer,
alors même que vous pensez jouer toujours aussi bien.
Quand cela arrive, il n’y a pas d’autre recours que d’être impitoyablement [sans merci !!] déterminé et objectif jusqu’à ce que le puzzle se remette en place.
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