La gestion du capital jeu François Montmirel
Celui qui entend jouer d'une manière rationnelle au poker doit travailler deux grands domaines :
- le jeu lui-même, ce qui inclut la stratégie, les tactiques, la psychologie, les mathématiques, etc.
- la finance liée au jeu, car comme chacun sait le poker est un jeu de mises.
Nous écrivons bien « mises » et non « argent ». Que l'on joue ou non de l'argent au poker, on gère de toute façon un capital, qu'il soit en argent réel ou en argent fictif. Dans les deux cas les règles de gestion sont les mêmes, quoique les stratégies de jeu sont des plus différentes.
Une bonne technique de jeu liée à une gestion du capital raisonnée maximise les possibilités de devenir gagnant à long terme. La même technique de jeu associée à une gestion du capital déficiente peut générer des pertes récurrentes.
Beaucoup de joueurs, pourtant doués dans leur jeu, se demandent pourquoi ils n'arrivent pas à retirer des bénéfices de leurs sessions.
S'ils lisent cet article, ils savent maintenant qu'ils pèchent peut-être par une gestion de capital déficiente.
Dans cet article, nous vous proposons une mise en ouvre en 6 étapes de la gestion de votre capital jeu, puis les particularismes des différentes formes de jeu.
1ère étape : Créez votre capital jeu Il est indispensable de dissocier l'argent du jeu de l'argent qui vous sert à vivre au quotidien. L'argent du jeu est un carburant. Si vous êtes en panne sèche suite à une série de pertes, ne puisez pas dans le budget de votre vie quotidienne. Arrêtez-vous de jouer et reconstituez progressivement votre capital jeu.
A quelle hauteur fixer votre capital-jeu ? Il y a deux méthodes :
Fixer drastiquement votre capital-jeu Tout budget d'un montant prédéterminé vous permet de réaliser certains achats et pas d'autres. Par exemple, si vous appliquez la « règle du vingtième » (voir ci-après) et si vous disposez d'un capital de 400 euros, vous savez que vous ne dépasserez jamais 20 euros par session. Soit, par exemple, deux sit&go à 10 euros ou un head-up à 20 euros.
Déduire votre capital-jeu en fonction de votre jeu préféré Si votre expérience vous a montré que vous obteniez les meilleurs résultats en sit&go à 50 euros, en appliquant la « règle du vingtième » (voir ci-après), vous en déduisez que votre capital jeu doit être de 1.000 euros au moins. Ne jouez pas en sit&go à 50 euros tant que vous ne disposez pas de ce capital. Ou alors, baissez votre tarif de session ; passez par exemple à 30 euros.
2ème étape : Tenez vos comptes comme un vrai pro Tenez un compte précis de toutes vos sessions de jeu. Ce n'est pas si fastidieux mais c'est parfois dur à vivre quand il s'agit d'une grosse perte. C'est en tout cas indispensable pour mesurer plusieurs paramètres : quel type de partie vous rapporte le plus, votre taux de gain horaire, etc.
Ne vous mentez pas : vous essuyez une perte ? Ce n'est pas parce que vous étiez fiévreux (vous n'auriez pas dû jouer, alors !) ni parce que vous étiez pressé (même remarque) ! Inscrivez la perte quand même.
De toute façon, personne d'autre que vous ne lira vos résultats. Et si vous croyez que vous êtes le seul à avoir des « coups de mou », vous vous trompez ! Même le champion du monde en a ! (moins, c'est vrai, mais il en a aussi)
Voici un exemple de tableau de résultats :
Cave in : buy-in de session
Cave out : tapis de fin de session
Résultat : gain ou perte
Minutes : temps passé (= nombre de coups joués)
Gain/H : gain horaire
BB/100 : gain exprimé en nombre de surblinds pour 100 coups
Solde : capital courant affecté
Représentation des résultats sous forme de courbe :
Cette courbe ne représente pas les résultats du tableau précédent mais les résultats mois par mois d'un joueur qui a compilé ses résultats de janvier à septembre inclus. La représentation sous forme de courbe est beaucoup plus parlante. Les tableurs de type Excel ont tous un module de création de graphiques performants.
Le taux de gain (winrate) ou BB/100 Il s'agit du nombre de surblinds que vous gagnez tous les 100 coups.
Pour l'obtenir, partez du total gagné en fin de session.
- Divisez ce total par le montant du surblind.
- Divisez le résultat par le nombre de coups joués (si vous l'ignorez, estimez-le).
- Multipliez le résultat par 100.
Un BB/100 standard est compris entre 5 et 8.
Le Retour sur investissement (ROI) C'est ce que vous rapporte votre action de jeu, exprimé en pourcentage. Pour l'obtenir, considérez le montant de début de session (DS) et le montant de fin de session (FS).
- Le gain G est la différence FS - DS
- Le ROI est le quotient G/DS
En fin d'article se trouve une table qui rappelle les valeurs standards de ROI.
3ème étape : La règle du vingtième ne risquez jamais au-delà d'un vingtième
de votre capital jeu par session Une « session de jeu » est une partie, ou une journée de jeu, ou un tournoi, comme vous le souhaitez.
Exemple : Si vous avez l'habitude d'engager 60 euros par session, votre capital doit être de 1.200 euros minimum (soit 60 x 20).
Cette limite est un minimum. Nous verrons que dans certains types de jeu, il faudra même risquer moins qu'un vingtième de son capital.
Pensez alors à adapter votre engagement financier à chaque session.
Pourquoi cette règle du vingtième ? Parce que vos résultats vont connaître des fluctuations parfois brutales. De longues séries fastes (upswings), mais aussi de longues séries néfastes (downswings). Votre capital doit avoir assez de profondeur pour amortir les longues séries néfastes.
4ème étape : Comment vaincre l'effet crémaillère, ou effet de cliquet L'effet crémaillère, ou effet de cliquet, est utilisé en économie pour décrire cette fâcheuse tendance qu'ont les indicateurs à la hausse de ne pas pouvoir redescendre, même quand c'est l'intérêt des facteurs.
Cela vaut pour les consommateurs qui ont un mal fou à réduire leurs achats quand leurs revenus baissent.
Cela vaut aussi pour les joueurs de poker qui, poussés par leur passion du jeu, n'hésitent pas à se risquer sur des tables plus chères mais sont réticents à revenir sur des tables moins chères. C'est pourtant ce qu'ils doivent faire
impérativement s'ils veulent recouvrer un état financier sain.
Si, malgré vos efforts, votre capital jeu descend sous le seuil défini par la règle du vingtième pour jouer à ce niveau, baissez de tarif.
Cette opération est mentalement difficile car les sommes manipulées ensuite sont toutes divisées par deux, et vous pouvez mal le vivre psychologiquement. Mais à l'inverse, c'est la seule applicable pour revenir en confiance et redresser vos finances. Elle est infiniment moins douloureuse que persévérer au niveau supérieur, et essuyer de lourdes pertes.
Le mécanisme est le suivant :
- vous essuyez au départ une série de pertes
- votre mental s'en ressent, vous jouez plus mal, vous « tiltez », ce qui réduit vos chances de redresser vos finances
- donc plus vous perdez, plus vous assurez votre perte : c'est une spirale infernale !
- cassez cette spirale infernale en baissant de tarif : vous
affronterez des joueurs moins affûtés, vous aurez moins d'échecs, vous
serez mieux dans votre tête et vous redresserez vos finances
- quand vous aurez rejoint votre capital de départ, revenez au prix de départ
N'attendez pas de descendre trop bas pour baisser de tarif ! Sinon vous entamez par trop votre capacité à remonter la pente. Par exemple, vous pouvez vous imposer de baisser de tarif quand vous êtes descendu à 75% de votre capital.
L'idéal est d'opter pour
l'ajustement continu tel que l'utilise Challenger, ce joueur de l'EFP dans le cadre du défi qui consiste à multiplier un capital par 100 en 9 semaines. Dans son cas, il fait l'ajustement continu, ce qui lui permet d'appliquer non pas la règle du vingtième mais la règle du dixième. En clair, il n'engage jamais plus du dixième de son capital et il opte pour le tarif qui se rapproche le plus de cette proportion, sans jamais la dépasser.
Exemple :
- S'il possède $10, il choisit de jouer à $1 (car le tarif au-dessus, $2,5, est supérieur au dixième)
- S'il perd ce tournoi, il continue au tarif qui se trouve immédiatement en-dessous, à savoir $0,55
- S'il gagne ce deuxième tournoi, son capital repasse au-dessus
de $10 et il rejoue à des tournois de $1. Mais s'il perd ce deuxième
tournoi, il doit rester à $0,55. Et ainsi de suite.
Il s'agit de procéder à un ajustement permanent en fonction de la hauteur du capital à l'instant t. Cela élimine aussi la question de l'effet de cliquet puisqu'il s'agit d'appliquer une simple règle arithmétique qui ne connaît pas d'état d'âme. Challenger a calculé qu'en procédant de cette manière et bien que jouant au dixième au lieu du vingtième, il se donne une marge de 26 pertes consécutives avant d'atteindre le capital zéro, en commençant au capital $10. Ce qui est très large.
5ème étape : Appliquez la règle de la progression des mises Inversement, quand votre capital augmente régulièrement, vous assurez votre capacité à jouer plus cher. Par exemple, si vous jouiez à 400 euros pour des sessions à 20 euros et si votre capital passe à 600 euros, vous pouvez dès lors entamer une nouvelle série de sessions de 30 euros.
Le passage au prix supérieur doit s'accompagner d'une observation précise des résultats obtenus. En effet :
- plus on monte en prix et plus les adversaires sont affûtés
- il en découle que nous gagnons moins souvent, donc que nous générons moins de bénéfice
Il se peut qu'en montant de prix, vous génériez moins de bénéfices en valeur absolue qu'en restant au prix de départ. Si c'est le cas, en attendant de progresser suffisamment, revenez au prix précédent et « trayez la vache ».
6ème étape : Trayez la vache Si votre budget poker gonfle au fil du temps et si vous avez remarqué que jouer plus cher vous faisait moins gagner, voire perdre, c'est parce que vous avez trouvé votre activité gagnante en matière de poker : sit&gos, cash-games, tournois. dans les variantes qui vous conviennent : hold'em, Omaha high-low. et à des hauteurs qui vous conviennent aussi : 1-2, 2-4, 5-10.
Dans ce cas, vous pouvez prélever régulièrement pour alimenter votre budget de vie quotidienne. Rolf Slotboom, fin joueur de poker et journaliste néerlandais, propose une échelle de prélèvement que nous défendons aussi. Il prélève à chaque période :
- 10% des gains de la semaine
- 7,5% des gains du mois
- 5% des gains du trimestre
- 2,5% des gains de l'année
Si une de ces périodes est perdante, il n'y a évidemment pas de prélèvement.
Ajustement : cas particulier du MTT (tournoi multi-tables) En tournois multi-tables, en moyenne 10% des joueurs sont payés.
Si vous êtes un fin joueur, vous serez payé dans 20% des cas, rarement davantage (ce taux de 20% est aussi celui des grands joueurs internationaux).
Statistiquement parlant, plus la probabilité de gagner est faible et plus la dispersion des résultats possibles est large. Donc plus le joueur peut accuser de pertes avant son prochain gain.
Prenons l'exemple de trois joueurs :
- un joueur médiocre qui gagne un tournoi sur 20 (=5%)
- un joueur moyen qui gagne un tournoi sur 10 (=10%)
- un joueur chevronné qui gagne un tournoi sur 5 (=20%)
Combien de tournois ces joueurs-là devront-ils attendre en moyenne avant de toucher leur prochain gain ? Voici les réponses théoriques :
- joueur médiocre : 33 tournois
- joueur moyen : 16 tournois
- joueur chevronné : 8 tournois
Maintenant, quel est le nombre de tournois à jouer qui englobent 90% des dispersions possibles ?
- joueur médiocre : 76 tournois
- joueur moyen : 37 tournois
- joueur chevronné : 18 tournois
Traduction : si vous êtes un joueur moyen, 9 fois sur 10 votre prochain gain sera encaissé au plus dans 37 tournois (et une fois sur 10 vous devrez attendre plus longtemps encore avant de toucher !). Mais même si vous êtes un joueur chevronné, 9 fois sur 10 votre prochain gain sera encaissé au plus dans 18 tournois.
Conclusion : si vous appliquez la règle du vingtième ici (5%), même si vous êtes un joueur chevronné vous risquez fort de faire sauter votre capital ! En tournoi multitable, vous devez être plus rigoureux et appliquer ces taux :
- joueur médiocre : règle du centième (1%)
- joueur moyen : règle du cinquantième (2%)
- joueur chevronné : règle du trente-troisième (3%)
Ajustement : cas particulier du S&G (tournoi sit&go) En sit&go à une table pleine (9 ou 10 joueurs) ou shorthanded (5 ou 6 joueurs), appliquez la règle du vingtième.
Ne pensez pas que vous pouvez baissez le taux au dixième en shorthanded : les sit&go à 6 joueurs ne paient que deux joueurs alors que les sit&go à table pleine en paient trois. Donc le rapport de gain est à peu près le même dans les deux cas : environ un tiers de joueurs inscrits sont payés.
La particularité des sit&gos Contrairement aux tournois multitables où les dernières places payées rapportent guère plus que le buy-in, la dernière place payée rapporte le double du buy-in. Par exemple, dans un sit&go à une table de 10 joueurs à $50, les prix sont les suivants :
- premier : $250
- deuxième : $150
- troisième : $100
La bonne stratégie en sit&go est donc différente de celle en multitable :
- En sit&go, un joueur avec un petit tapis peut essayer de survivre « mourant » pour atteindre la 3e place et assurer un gain double, ce qui finance deux nouvelles tentatives.
- En multitable, cet effort est sans objet car il aboutira au mieux à assurer une seule tentative de plus. Il vaut mieux alors essayer un coup aléatoire mais avec un fort effet de levier financier pour se donner une chance de poursuivre le tournoi avec un tapis étoffé, ce qui augmente notre probabilité d'atteindre les places grassement payées.
Ajustement : cas particulier du HU (tournoi heads-up ou matches) Les matches sont passionnants et donnent lieu à des techniques spéciales. C'est aussi le cas d'un point de vue financier.
Ne choisissez que les sites qui prélèvent un « fee » inférieur ou égal à 5% du buy-in et évitez ceux qui prélèvent 10% du buy-in, qui est un prix exorbitant. Exemples :
- $30+$3 = à éviter
- $30+$1.5 = acceptable
- $50+$5 = à éviter
- $50+$2.5 = acceptable
Si votre fee vaut 5% de votre buy-in, vous consacrez 5% de vos matches au fee. Donc si vous faites 20 matches, une de vos victoires finance les fees ! C'est énorme mais il faut l'accepter. Par ailleurs, sur 20 matches :
- si vous gagnez 10 matches et en perdez 10, vous avez perdu financièrement la valeur d'un buy-in
- si vous gagnez 11 matches et en perdez 9, vous avez deux buy-ins d'avance sur l'adversaire ; l'un finance les fees et l'autre est votre gain net
- si vous gagnez 12 matches et en perdez 8, vous avez quatre
buy-ins d'avance sur l'adversaire ; l'un finance les fees et les trois
autres représentent votre gain net
Le paiement du fee est comme un troisième joueur, un joueur qui gagne quoi qu'il arrive 5% des mises, ne laissant que 95% des mises au gagnant des matches ! On peut dresser ce tableau de correspondances :
Taux de victoires ROI (retour sur investissement) net de fee
50% | -5% |
55% | 0% |
60% | 5% |
65% | 10% |
70% | 15% |
Il est difficile de dépasser le taux constant de victoires de 70%. Rendez-vous compte qu'un taux de 67% équivaut à gagner en moyenne deux matches sur trois, ce qui est déjà une prouesse !
La part de capital Concernant maintenant la part de votre capital que vous allez allouer à vos matches, il en va autrement que pour les sit&gos.
Pourquoi ? Parce que comme vous êtes deux joueurs, on peut penser que votre taux de victoires final sera d'au moins 50% (s'il est inférieur à 50%, arrêtez les matches !). Comme on l'a vu, il n'est rentable qu'à partir de 55% et monte exceptionnellement à 70%.
Or, du fait de la dispersion relative à votre taux de victoires moyen, le nombre de tournois consécutifs sans gain sera 9 fois sur 10 égal à :
- 5 pour un taux de victoire de 55%
- 4 pour un taux de victoire de 70%
Vous êtes dans la bonne mesure si vous allouez une part du capital égale au double de cette mesure, soit environ 10%, c'est-à-dire un dixième. Mais si vous préférez l'option prudence, appliquez la règle du vingtième (5%).
Vos adversaires Les duels sont les seuls tournois de poker où vous pouvez choisir vos adversaires. Notre conseil est de ne pas vous asseoir le premier à la table. Pourquoi ? Parce que si vous le faites, vous n'avez aucune maîtrise sur votre adversaire, qui peut être un joueur que vous savez redoutable.
Il vaut mieux choisir une table où se trouve déjà un joueur en attente d'un adversaire, ce qui vous permet d'identifier ce joueur au cas où vous auriez des informations sur eux (notes). Si vous ne le connaissez pas, vous pouvez toujours interroger une base de données en ligne (SharkScope par exemple) pour en savoir plus. Cela vous permet de refuser le match contre les joueurs que vous savez plus forts que vous, au profit de matches contre des joueurs que vous savez plus faciles à battre.
Ajustement : cas particulier du cash-games En cash-games, le principe est simple : tant que vous avez un avantage tactique sur vos adversaires (edge), c'est-à-dire tant que vous jouez mieux qu'eux, vous n'avez pas de raison de quitter la table car celle-ci est une vache à lait. La seule raison peut être une contrainte horaire ou physique. Mais aucunement stratégique.
De cela découlent trois choses :
- une table peut être choisie quand elle comporte une majorité de joueurs sur lesquels nous savons que nous possédons un avantage tactique, ce qui fait de cette table une vache à lait ; ce peut aussi être une table extrêmement large (en table pleine de THNL, avec un taux de vision du flop supérieur à 35% environ), ou inversement, une table extrêmement serrée (taux inférieur à 25%)
- si une table rentable perd de son intérêt suite à des changements successifs de joueurs, quittez-là car vous n'avez aucune raison de rester sur une table qui vous coûte à la longue si une table n'est pas rentable à un moment donné, elle peut le devenir plus tard, suite à des changements successifs de joueurs ; pensez alors à l'intégrer.
La gestion par objectifs En cash-games, se donner des limites est essentiel pour des joueurs moyens ou qui démarrent, mais cela peut devenir handicapant ensuite.
Il apparaît que, quand un joueur sans grande expérience a une session perdante, il a presque toujours été gagnant à un certain moment.
Pour éviter cette frustration, le joueur peut s'imposer des limites :
- quitter la table dès qu'un certain gain est atteint pour éviter la rechute ensuite
- quitter la table dès qu'une certaine perte est atteinte pour
éviter la spirale de perte et la recherche du rattrapage, toujours
dangereuse et tiltante.
Les objectifs les plus simples sont égaux au buy-in :
- dès qu'on a doublé son buy-in, on quitte la table et on a accompli sa mission
- dès qu'on a perdu son buy-in, on arrête là les frais et on quitte la table
Il peut avoir d'autres mesures, comme :
- gain 200% et perte 100%
- gain 100% et perte 50%, etc.
D'une manière générale, éviter d'avoir un objectif de perte plus
large que l'objectif de gain. Cela permettra de compenser deux pertes
avec un seul gain, et non l'inverse.
Cette gestion par objectifs est un pis-aller qui convient aux joueurs dont l'expérience n'est pas assez importante pour juger si une table est une vache à lait ou non. Quand ils auront assez joué pour acquérir cette expérience, il sauront d'eux-mêmes qualifier leur table et savoir s'ils ont un « edge » ou non sur elle.
En-dehors de ces éléments et à moins d'être un joueur médiocre qui doit impérativement laisser tomber le poker, la règle des 20% doit aussi être appliquée en cash-games.
Repères chiffrés Tableau des parts minimales de capital à jouer par session. En colonne de droite, à titre d'exemple, le montant unitaire pour un capital de 1.000 euros :
Tournoi multitable - joueur médiocre | 1% | 10 |
Tournoi multitable - joueur moyen | 2% | 20 |
Tournoi multitable - joueur chevronné | 3% | 30 |
Tournoi sit&go | 5% | 50 |
Heads-up - prudent | 5% | 50 |
Heads-up - normal | 10% | 100 |
Cash game | 5% | 50 |
Tableau des ROI jugés « standards » (retours sur investissement) :
Tournoi multitable | 21 à 50% |
Tournoi sit&go | 6 à 10% |
Heads-up | 6 à 10% |
Cash game | 11 à 20% |